Comment peut-on penser le néant, comment peut-on dire le néant, ce qui n’est pas ?
Le néant ne peut être ce qui est second par rapport à l’être, à ce qui est là.
Dire que « il y a là une chose » n’institue nullement le néant comme second à cette chose à partir des contours de celle-ci.
Admettre le contraire c’est faire preuve d’une ignorance inouïe de ce qu’est l’Existence (approche néo-existentialiste).
Serait-il alors possible que les existentialistes comme Sartre et Heidegger ignorent ce que c’est l’Existence ou se soient gravement trompés à son sujet au point de parler de néant ?
Parménide aurait-il « raison » face à Platon et face aux existentialistes à propos du néant, ce qui n’est pas ?
Le discours existentialiste de l’homme fait preuve de beaucoup de lacunes.
Tout d’abord quand il parle de l’Existence c’est seulement pour ne désigner que les existants, c’est-à-dire les êtres ayant une identité formelle (forme) remarquable ou réelle, constatable.
C’est dans le cadre de cet entendement que tous les penseurs existentialistes ou non ont abordé et établi leurs réflexions sur l’Existence.
L’un des premières erreurs en laquelle cela induit c’est de considérer tout de suite comme vide et néant tout l’environnement qui suit immédiatement les contours de l’être qui est là.
C’est ainsi que Parménide dans son poème « De la Nature » écrit : « l’être est, le non être n’est pas », faisant ainsi de l’être la seule réalité qui puisse être pensée et dite.
Et nous d’ajouter si penser ou dire c’est faire une représentation d’une réalité psychique ou matérielle, une réalité de ce qui est là comme existant.
Pourtant et étrangement Platon dans « le Sophiste » va venir dire qu’il faut accorder en quelque façon l’existence au non être si l’on veut penser, si l’on veut parler, si l’on veut philosopher, car en effet dire ce qu’est une chose c’est dire ce qu’elle n’est pas.
Comment comprendre alors ce que Platon veut dire par là ?
Il s’agira d’abord de remarquer que tout ce qui est à penser ou à dire relèverait de l’ensemble des connaissances de l’homme. Ainsi dire ou penser une chose c’est la mettre en relief elle et elle seule parmi tant d’autres que cette chose dite n’est pas et qui ne sont pas alors évoquées tout en demeurant dans l’ensemble des connaissances d’où l’expression platonicienne : « dire ce qu’est une chose c’est dire ce qu’elle n’est pas. »
De là l’on peut dire aussi que toute affirmation est détermination et suivre comme seconde une négation, laquelle est aussi détermination pour aussi faire suivre comme second une affirmation.
En dehors de cette compréhension ci-dessus donnée ces dires de Platon n’ont aucun sens et apparaissent absurdes et illusoires si penser, dire c’est faire une représentation d’une chose existante tandis que ne pas être ou le non être signifierait ne point exister ou n’avoir jamais exister.
Car comment peut-on penser ou nommer ce que l’on n’a jamais connu ni conçu, ce que l’on ignore absolument pour ne l’avoir jamais vu ni entendu ni expérimenté, ce dont on ignore absolument l’existence ou la possibilité d’exister ?
Plus étranges encore sont les positions des existentialistes comme Heidegger et Sartre sur le néant.
Celui-ci est établi chez Sartre à la suite de sa compréhension selon laquelle la conscience est capable de distance entre elle et toute chose qui lui est extérieure, ce serait donc cette distance apparemment vide qui constituerait le néant qui alors arriverait ou est le fait de l’homme ou de sa conscience.
Chez Heidegger le néant est le fond, l’abîme originel au sein duquel les êtres apparaissent.
Quelle est alors la position du néo-existentialisme ?
Celui-ci établit que l’Existence est Une et fait la Présence éternelle, la Physique éternelle, le Monde éternel sans possibilité de connaître ou de contenir ou côtoyer quelque chose qui serait un néant ou une nature autre que la nature physique.
Il peut donc y avoir un vide de néant entre la conscience et les choses qui lui sont extérieures.
Seulement l’Existence éternelle étant animation pêle-mêle éternelle, alors l’apparition contingentes des formes matérielle ou d’aspects physiques quelconques que l’homme, par sa logique (langage pense et nomme comme choses, êtres, phénomènes.
L’Existence sans possibilité de néant dépasse donc les choses, les êtres, les phénomènes tout en en les contenant, les traversant pour les avoir engendrés contingentement comme formes matérielles du fait de son animation pêle-mêle.
Voilà ce que n’ont jamais compris jusqu’ici l’humain et ses penseurs dont les existentialistes comme Sartre Heidegger et autres.
Mais Parménide paraît très prudent lorsqu’il dit dans son poème « De la nature » : « l’être est, le non être n’est pas », si dire ou penser c’est faire un représentation de ce qui existent.