Aux extrêmes limites de l’audace philosophique
Jusqu’où la conscience humaine, cette conscience pensante peut-elle pousser son investigation intellectuelle à la recherche et poursuite de la Vérité si celle-ci est cette Inconnue sournoisement et indéniablement soupçonnée ou postulée et qui impérieusement et incessamment nourrit la curiosité tout en exigeant préalablement et toujours de bannir complètement ce qui s’appelle peur, crainte, angoisse, éthique ou raison pour ne river le regard que sur ce qui s’appelle contingence, dépassement et devenir tous aveugles et intempestifs ?
Ne devrait-on pas alors retenir comme règle de jeu celle-là selon laquelle tout ce qui advient et se révèle doit être dépasser et délaisser pour autre quelconque chose d’inconnue mais certaine quant à son avènement ?
Ne devrait-on pas aussi retenir comme règle de jeu la préservation de l’innocence par une attitude soutenue d’avidité accrue et de promptitude à l’oubli radical face à l’abondance de l’affirmation du Monde dans sa diversité actionnelle ou comportementale ?
Dès lors au nom de quoi s’attarder et se circonscrire dans la culture et la conservation comme c’est le cas avec le Langage, la Pensée et le Savoir ?
Mais si au fait la Vérité n’était et n’est rien d’autre qu’une maxime, qu’une règle comme appel renvoyant à une évidence apodictique absolument incontournable à savoir faire un avec la réalité existentielle que fait tout ce Monde-ci, alors ne se retrouveraient-ils pas devoir se soumettre au dépassement existentiel et à l’oubli les phénomènes comme l’humain et son Dieu ?
Quelle audace éclairée de la conscience pensante peut-elle s’ajouter à celle-là qui démontre et prône le caractère dépassable de l’humain et son Dieu ?
Et n’est-ce pas la vision néo-existentialiste qui nous véhicule avec assurance jusqu’à ces extrêmes limites de la possibilité d’investigation de l’esprit ou conscience pensante, cette conscience humaine ?
Or le plus beau est qu’à ces extrêmes limites, une fois parcourus les contours de son ouvrage d’investigation, de démystification et de démythification des grandes œuvres mystifiantes du décadent qu’est l’humain, la conscience pensante, comme pour prendre un grand repos mérité, s’estompe pour laisser sévir la « conscience non plus pensante et anthropocentriste, mais agissante et existentielle pour ne faire qu’un avec le Monde dans l’unique Réalité Existentielle de celui-ci.
C’est seulement là qu’adviendra alors « le fils de ce Monde-ci pour un règne éternel.