La conscience n’est pas un contenant :
Si la conscience en soi attendait que les choses ou phénomènes s’introduisent en son dedans pour seulement pouvoir s’en rendre compte et les comprendre, il y aurait alors longtemps qu’elle aurait procédé à connaître et comprendre préalablement son dedans à elle-même.
Or cela n’est jusqu’ici point le cas, encore qu’elle la conscience en soi n’est ni le langage ni la pensée, cette dernière étant la mise en œuvre du langage dans ses propriétés de doublure, d’étiquetage, de maquillage superflus de la réalité existentielle.
Par ailleurs si la conscience en soi était un contenant alors cela impliquerait qu’elle serait apparue en tant que contenant doué d’une sorte de seconde poche en son sein, poche qui contiendrait des objets ou phénomènes innés que la conscience, à défaut de ne trouver d’autres objets ou phénomènes venant de l’extérieur à elle ou du fait de les ignorer tous par innocence, pourrait ressortir du dedans d’elle pour avoir de quoi s’occuper et passer le temps puisqu’il lui faut toujours avoir quelque chose à laquelle se rapporter et concentrer son attention.
Et ces objets pourraient alors être du genre de l’idée ou connaissance innée. Or c’est là toute une simplicité et naïveté de vision qui s’apparente même à de l’ignorance criarde et à la limite lourde de stupidité.
En effet il est aisément vérifiable que personne ne naît point avec un langage et encore moins avec une pensée puisque sans langage il ne peut y avoir de pensée, encore que le gestuel n’est nullement du langage mais de l’agir.
De même il est aisément vérifiable qu’une personne, trop petite ou trop grande, si elle est délaissée dans une contrée lointaine loin de tout semble, elle finirait naturellement par ne plus posséder de langage et de pensée humaine et que sa conscience n’aurait nullement quelque chose d’inné à extérioriser à la place et qui serait du genre de l’idée ou de la pensée ou connaissance à la manière humaine.
Et pourtant sa conscience en soi n’en cesserait pas moins de se rapporter et s’entretenir avec tout ce qui lui est extérieur et qui lui parvient d’une manière ou d’une autre de cet extérieur.
En outre si la conscience en soi avait quelque objet d’inné comme idée ou connaissance, elle n’attendrait nullement d’exercer le phénomène de pensée et de langage pour seulement pouvoir s’en rendre compte et le comprendre. Car se mettre à penser et faire usage du langage cela relève du domaine d’un vrai exercice, d’une vraie mise en œuvre donc d’un « agir. »
Et c’est là que l’on retourne et rejoint la vision néo-existentialiste, ce vrai existentialisme des profondeurs, pour affirmer et confirmer que tout agir procède absolument d’une « présence » et que toute « présence » n’est là que pour agir selon sa forme, sa constitution, son étendue et son aspect tous physiques.
Or tout agir ne procède absolument pas d’un intérieur d’une « présence », et « l’agir » de la conscience en soi ne procède nullement pas du dedans de celle-ci car celle-ci n’en a aucun.
La réalité est donc que tout « agir » procède seulement du simple fait et dès le simple fait d’être « présence » ou apparition et que toute « présence » est inévitablement et absolument « agir » incessant du simple fait et dès le simple fait d’apparaître là en tant que « présence » ou existant en ce Monde-ci qui est Existence.
C’est pourquoi il est dit que toute chose, tout être, tout phénomène bref tout existant est en soi « action existentielle » car toute existence ne se donne incontournablement et absolument que par une « présence » étroitement et absolument conjuguée à un « agir » et l’un ne saurait aucunement être sans l’autre ; d’où cette formule-ci : Existence = Présence X Agir
En fin suite à cette démonstration de la conscience comme n’étant pas un contenant tombent alors en désuétude les idées innées, les a priori de toute la philosophie rationaliste ou trop humano-anthropocentriste.
De même apparaissent l’illégitimité, le caractère usurpatoire, aliénataire des phénomènes comme le Langage, la Pensée et la Connaissance ou Savoir humains. (Cf. le second ouvrage de Jubil Boissy « Le Néo-existentialisme : une prophétie de la philosophie de rupture », Editions Edilivre, Paris, juin 2007)