SUR LA TRANSCENDANCE :
Si l’expérience (au sens philosophique classique) est, reste et demeure le début et la fin de toute activité de toute entité transcendantale, alors à quoi bon dissocier le transcendant du sensible puisque où que l’on puisse regarder dans le sensible on y rencontre toujours le soit disant transcendant.
Pourquoi le transcendant ne relèverait pas le défi de n’opérer que dans une réalité transcendantale et ne revenir que pour seulement justifier sa supériorité transcendantale en nous présentant le contenu de ses trouvailles transcendantales ?
Or toute connaissance ne nous parle jamais que du sensible à moins qu’elle ne soit faite de mots ou concepts vides de tout contenu.
N’est-ce pas ce défi qu’ont voulu relever tous les philosophes de la métaphysique et de la raison sauf Kant ce prophète de la transcendance ?
La pensée kantienne n’est-elle pas un compromis cherchant à tout prix à sauver la face de la métaphysique et du rationalisme lorsqu’il dit que l’âme, Dieu, le monde comme totalité, ne sont pas objets de connaissance, tandis que celle-ci ne dérive pas de l’expérience mais seulement commence avec elle.
Or toute connaissance ne va jamais au-delà du monde sensible, peut-on constater !
Qu’est-ce qui alors en premier et en dernier ressort conditionne l’autre entre le sensible et le transcendant ?
N’est-ce pas le sensible puisque toute l’œuvre (la connaissance) du transcendant (la raison, les formes a priori, les concepts purs etc.) part toujours du sensible pour revenir toujours à lui le sensible pour alors le nourrir davantage et le féconder lui et lui seul le sensible ?
Finalement les partisans du sensible (empiristes, phénoménologues etc.) ne reprennent-ils pas le dessus sur Kant et les philosophes de la métaphysique et de la raison ?